Chers Amis Marsouins et Bigors,


Bienvenue en Normandie


Les marsouins et bigors du Calvados vous attendent ansi que vos familles et amis dans notre belle province. L'occasion est fournie de découvrir nos produits du terroir ainsi que notre patrimoine gastronomique. Vous dégusterez tout d'abord nos fruits de mer : les huitres des pontons d'Arromanches, d'Utah-Beach et de la côte ouest du Cotentin ; les moules Barfleur et les coquilles saint jacques de la baie de Seine.



Les marins pêcheurs de Port en Bessin après plusieurs jours de mer débarquent à la criée des bars de ligne, des cabillauds, des turbots ou plus simplement des plis, carrelets et maquereaux que les anciens préparent au vin blanc et petits oignons. Pour continuer un choix de viande fabuleux, moutons de pré salé de la baie du Mont St Michel que le seigneur a eu la délicatesse de placer du bon côté de la rive droite du Couesnon : en Normandie !



Pèle mêle, tripes à la mode de Caen, boudin noir de Mortagne, cochon de Bayeux, andouilles de Vire. N'oublions pas les délicieuses côtes à l'os, les escalopes façon vallée d'auge à la crème d'Isigny, les volailles du bocage.



Que dire des fromages avec une pointe de beurre de Ste Mère ? Livarot, pont l'évêque, Camembert et d'autres encore avec du cidre fermier. En dessert régalez vous d'une tarte normande suivie d'un calvados vieilli en fût de chêne, un grand moment de dégustation, un pur bonheur.



Après toutes ces saveurs passez l'après midi à la recherche du temps perdu sur les traces de Marcel Proust à Cabourg ou, bien sur à Deauville ou Claude Lelouch tourna son premier film « un homme et une femme ».



Sur les quais du Havre vous aurez un instant de nostalgie devant les anciens hangars de la compagnie général transatlantique où naguère accostaient les paquebots Normandie et France.



A Fécamp haut lieu des Terre-neuvas pensez aux anciens chalutiers de la grande pêche particulièrement au ‘Shamrock' que Pierre Schoendoerffer mit en scène dans le crabe tambour et dont le patron interprété par Jacques Perrin était un ancien d'Indochine. Nous aurons l'occasion pour votre séjour de vous communiquer les sites et musées de notre belle province.



Jean Pierre Gouget,
Membre du conseil de l'amicale, chargé des traditions et de la mémoire.





Histoires, anecdotes et papotages sur le Calvados en Normandie


La large baie entre le cap de Barfleur et l'embouchure de la Seine en haut et à gauche de l'hexagone c'est la côte du Calvados. Côtes banales, sans grand relief sauf vers Arromanches et la pointe du Hoc. Souvent basses et marécageuses avec des baies récemment comblées vers l'embouchure de la Dives. Autrefois la mer allait jusqu'à Robehome. Les anciens disaient que le nom de Mézidon, petite ville à l'intérieur des terres voulait dire : « mer y donne », c'est à dire que la marée y était sensible.



Dans les idées de la plupart des gens, la Normandie n'est connue que par des histoires de débarquement. Guillaume en 1066 pour une sombre histoire d'une promesse non tenue par son tonton Edouard qui lui laissait filer sous le nez un trône presque neuf, et les Alliés en 1944 pour remettre l'Europe en ordre. Certes, ce sont des faits importants qui ont engagé l'histoire de la France pour, en ce qui concerne Guillaume, plusieurs siècles. Car vous savez que duc et vassal en France il occupait une brillante position au-delà de la Manche qui le mettait sur un pied d'égalité avec le roi de France. De là une source de chicaneries incessantes, d'allées et venues à travers le Channel avec le record de durée de guerre (Cent Ans). Un militaire à l'époque avait une carrière assurée, son fils et son petit-fils également. C'était le bon temps. Comme l'affirmait Alphonse Allais, natif d'Honfleur : l'Angleterre est une colonie qui a mal tourné. Cela ne cessa qu'au début du XIXème siècle, eh oui, le trône ayant disparu à la révolution, les dynasties du Royaume Uni ne pouvaient plus le réclamer. Maintenant, en Normandie, on aime bien les Anglais et je pense que c‘est réciproque. (Sauf en ce qui concerne la cuisine, quoiqu'il semble qu'ils soient en progrès)



Cela, ce sont des histoires de Vikings, mais bien avant, du temps des Lexiviis, des Bajocasses et des Unelles de la presqu'ile du Cotentin, ceux-ci avaient eu de gros démêlés avec Jules César et ses lieutenants. Tandis que Jules réduisait les Vénètes, pour avoir le champ libre vis-à-vis des tribus du nord, il envoya son lieutenant Q. Titurius Sabinus les contenir sur le territoire de ce qui est maintenant la Normandie. Il vainquit les tribus coalisées commandées par Viridovix, chef Unelle, qui fut en son temps un précurseur de notre Vercingétorix national.



On ne sait où précisément eut lieu la bataille. Certains disent (Dion Cassius) au Petit Celland à 7 kilomètres à l'est d'Avranches. Ce site est propice aux batailles car en 1944 Américains et Allemands s'y battirent avec un entrain tel que le site en fut bouleversé. Viridovix fut vaincu ensuite encore en un combat près de Carentan et mourut. (Mont Castre ?)



Un ancien maire du village de Cercueil près de Mortrée (Orne) m'affirma que c'était entre son village et celui de Montmerrey que la bataille avait eu lieu. Cercueil dérivant de sarkos, sarcophage, sarcophagus, les morts romains y auraient été inhumés alors que les victimes gauloises étaient déposées 5 km plus loin à Montmerrey : “mont des morts“. A l'appui de ses dires il affirmait que c'était une tradition orale qui se transmettait chez les habitants depuis 20 siècles. Trop beau pour être crédible, n'est-t-il-pas ? (La carte IGN mentionne toutefois un rocher baptisé : siège de César à cet endroit ainsi qu'une ferme nommé 'ferme du Camp' à égale distance des deux villages. Quel camp ?)



Bon, après ces digressions revenons à nos prés salés, je veux dire à nos moutons. Le Calvados ? Quel nom étrange. Entendons-nous bien, ce n'est pas l'alcool de pomme qui a donné son nom à ce département mais le contraire. Nul ne sait avec certitude l'origine du mot. On a parlé d'un vaisseau de l'invincible Armada le Cacafuéguo ou encore le San Salvador qui se seraient échoués sur des rochers au large et qui auraient donné ce nom qui, de déformations en malformations a abouti à Calvados. Va savoir, bref, on s'arrange très bien du goût et du nom.



Des Calvadosiens célèbres en dehors de Viridovix, de Guillaume ? Il y en a des tas. La liste en est longue. Dois-je citer Charlotte Corday qui avait un faible pour les instruments de cuisine coupants, un astronome découvreur de planètes, un écrivain d'histoires diaboliques, d'un Monsieur dont on a dit : enfin Malherbe vint ! Sans oublier le découvreur du Brésil Binot Paulmier de Gonneville sous Honfleur. Celui-ci découvrit une terre de l'autre côté de l'Atlantique, (1494 ?), fit la connaissance des indiens du coin et ramena en France comme preuve de sa découverte le fils du roi de ce pays promettant de le ramener après usage. Hélas, après lui avoir fait visiter notre France, il mit à la voile vers cette terre inconnue et ne la retrouva pas. Après une longue errance dans l'Atlantique sud, il finit par revenir à Honfleur. Le jeune indien se résigna à son sort, se consola d'une rasade de calva, épousa une jolie Normande et lui fit beaucoup d'enfants. Donc des Normands actuellement descendent d'un indien du Brésil. A la fin de sa vie il fut inhumé à Lisieux où il repose, pas loin de l'Evêque Cauchon, Evêque qui fit parler de lui en son temps. (Je ne ferai pas l'horrible jeu de mot sur sa tête de cochon !). Parlant d'évêque, j'ai failli oublier notre petite Sainte, récente et normande, Thérèse de Lisieux dont le culte ne décroit aucunement.



Plus haut on a cité le village de Robehome, actuellement en bordure de la Dives à une vingtaine de kilomètres de la mer. Savez-vous qu'après la bataille de la Hougue (1692) entre Anne de Tourville et la coalition Anglo-hollandaise, Louis XIV fit rechercher un site propice à établir un port fortifié. Cherbourg, Saint Vaast la Hougue et….. Robehome furent mises en concurrence. Cherbourg fut choisi, bien heureusement, car par la suite la côte fut profondément modifiée par les marées et la vaste baie de l'embouchure de la Dives, là où Guillaume rassembla sa flotte, disparut sous la vase et les herbages où paissent maintenant de bien paisibles vaches.



De vache à camembert, il n'y a qu'un pis. On ne peut parler du Calvados sans évoquer ce fromage que tout le monde apprécie. Je vous recommande le “Réo“, rare camembert au lait cru moulé à la louche encore sur le marché. Publicité gratuite! Une autre fois je vous parlerai du dessert traditionnel normand, la Teurgoule, à base de lait, de riz et de cannelle. Vous me direz, que diable, pour le lait passe encore, mais où les anciens allaient–t-ils quérir le riz et la cannelle ? Je vous concède que c'est un mystère, bien que j'ai une petite idée là-dessus. Je vous en ferai part à l'occasion.



Je n'ai guère envie de parler de gastronomie, pourtant, la Normandie se distingue par ses produits naturels. Qui ne connaît poulets, poules ou simple escalope de veau à la Normande où il suffit de quelques larges cuillérées de crème pour créer un chef d'œuvre ? Je n'ose même pas citer les tripes à la mode de Caen tant leur réputation a été banalisée. Et pourtant, j'ai goûté aux tripoux auvergnats qui ont leurs qualités, au diverses recettes provençales et même aux tripes d'ânes au piment avec des camarades Camerounais. Eh bien, rien n'atteint la saveur des tripes normandes. Et les andouilles de Vire me direz-vous ? Bien sûr, il y en a beaucoup et de bonnes. Dois-je vous rappeler à ce sujet le discours d'un édile Virois à une personnalité en visite qui tentait de faire de fines plaisanteries sur les andouilles de Vire ? Des andouilles, certes, répondit le Maire, mais il en passe bien plus qu'il n'en reste.



Actuellement le Calvados est une région qui se partage entre l'activité agricole et l'activité industrielle. On y récolte du lin, du sucre, du lait, du blé, des pommes de terre, du cidre, des camions chez Renault, des voitures chez Citroën, des produits pharmaceutiques, des équipements automobiles, de l'électronique chez Philips, de la science au Ganil, etc, etc.



Le tourisme se porte bien, les sites du débarquement entretiennent une curiosité et un intérêt de bon aloi. Mais les calmes collines du pays d'Auge, la vallée de l'Orne baptisée un peu excessivement « Suisse Normande » du côté de Thury-Harcourt ont leurs amateurs.



Le climat tempéré est bénéfique, rares sont les coups de soleil, le teint rose et frais des habitants en est la preuve. Une bonne couverture nuageuse (Ah ! ces somptueux dégradés de gris !) assure une température stable et constante et les risques d'éclaircies sont limités.



Voulez-vous un dicton normand ? : Un bon rhume ici vaut mieux que de mauvais coups de soleil là-bas.



Mais je plaisante. Cessons ce jeu, le climat normand est aussi bon qu'ailleurs, souvent vif et tonique. Vous aurez la chance de venir en Normandie à l'époque de la floraison des pommiers, merveilleux spectacle que ces boules incarnats se gonflant dans les vergers et sur les pentes des collines. Blanc et rose comme les joues des jeunes campagnardes. Plus tard il y aura les vastes champs de lin azur ondulant sous la brise. Il faut admirer les fines tiges de cette plante avec au sommet ces délicates petites fleurs d'un bleu irréel. Du bleu comme des yeux de Normandes, à l'infini. Malheureusement cette floraison dure peu, il faut être là au bon moment.



Je ne parlerai guère des châteaux et monuments. Cela foisonne. Caen malgré les immenses destructions de 1944 est une belle cité, agréable à vivre. Depuis le bassin St Pierre qui en fait un port de mer avec ses jolis voiliers en pleine ville, jusqu'à l'Abbaye aux Hommes, siège de la mairie, en passant par le vieux château de Guillaume, la promenade est magnifique. La vue qui m'enchante le plus, c'est depuis l'angle sud de la place Guillouard, on peut voir par-delà les jardins de l'esplanade Jean Marie Louvel (ancien maire qui reconstruisit Caen), la façade de l'Abbaye aux Hommes, les flèches et clochetons de l'abbatiale Saint Etienne derrière, ensuite la place Fontette et les colonnes du tribunal et un peu à droite les arcades ruinées de l'église St Etienne le Vieux. C'est un ensemble fastueux dont je ne me lasse pas. Si vous longez la côte après Asnelles en direction d'Arromanches, arrêtez-vous en haut de la côte près du monument commémoratif, vous pourrez vous laisser étonner par les mélancoliques restes du port provisoire dont les gros blocs se dégradent lentement sous la poussée des vagues.



Lucien Lecomte, président honoraire et secrétaire adjoint à l'occasion

PS : Monument ou site relatif aux Troupes de Marine ? Pas grand-chose, une statue à Bayeux à la gloire des Mobiles de 1870, un reste de monument au cimetière de l'est à Caen près du carré du souvenir Français. (monument détruit en 44 et non reconstruit) Je n'ose pas trop parler du Camp de Vaussieux entre Bayeux et Courseulles où Louis XVI envoya stationner le régiment d'Aquitaine en 1778 dans le but de l'envoyer en Ecosse ou peut être aux Amériques soutenir les insurgents. Rien de sûr et le site a disparu.






La nuit des Paras

Pour tous les parachutistes des RPIma (et les autres bien sur) qui souhaitent revivre la nuit du 5 au 6 Juin et les jours suivants quelques adresses :


SAINTE MERE EGLISE
Musée air-borne: www.MUSEE-AIRBORNE.COM, le musée est situé devant l'eglise. Sur le clocher une copie permanente de John Steele qui resta suspendu une partie de la nuit. Le musée présente une collection exceptionnelle sur 1800 m2 d'avions, chars,véhicules des centaines de mannequins et objets personnels ayant appartenu aux acteurs allant du para inconnu aux généraux les plus prestigieuxqui sautérent cette nuit là.



SAINT COME DU MONT
A quelques minutes d'UTAH-BEACH et de CARENTAN, un autre musée retrace l'épopée de de la 101eme air borne DEAD MAN'S CORNER MUSEUM www.paratrooper-musuem.org. La boutique propose un choix d'uniformes, casques et militaria divers.



SAINTE MARIE DU MONT
En direction d UTAH-BEACH une autre boutique spécialisée toujours sur les paras mais aussi sur le G.I. www.leholdy.com il s'agit de la boutique du holdy face à l'église. Le village retrace fidélemnt la nuit de la 101ieme air.borne où de durs combats se déroulérent. Dans chaque musée et boutique vous obtiendrez les informations nécessaire pour decouvrir dans le bocage les circuits où les paras ont combattu au prix de 4000 hommes sur les 13000 engagés dans la nuit. Sachez que 5 généraux sautèrent. L'un d'eux, le Général PRATT est décédé dans le planeur qui s'est écrasé contre une haie vive à l'atterrisage dans la nuit.



RANVILLE ET PEGASUS BRIDGE
En ce qui concerne les paras britanniques et canadiens, visitez Pegasus Bridge et Ranville, haut lieu de ces troupes et le rendez vous incontournable des vétérans. Vous aurez l'occasion de tout connaitre sur la 6ieme division britannique et les forces spéciales débarquées à Ouistreham avec les 177 français du numéro 4 commando sous les ordres du commandant KIEFFER.



Quant au débarquement sur la côte, de nombreux musées traitent le sujet; Si vous ne deviez en visiter qu' un seul nous vous conseillons le BIG RED ONE ASSAUT MUSEUM. Son propriétaire P.L GOSSELIN est un passionné de la 1ere et 29 ie division US. Sa collection est remarquable.Il est trés érudit sur le sujet. Il est situé à Colleville sur Mer.Tél: 02 31 21 53 81.